A crier dans les ruines d’Alexandra Koszelyk
A crier dans les ruines est un premier roman sur le thème de Tchernobyl, publié à l’occasion de la rentrée littéraire 2019. Une découverte en avant-première qui m’a beaucoup touchée, comme tous les livres que j’ai lus sur cette catastrophe.
Léna et Ivan ont grandi ensemble à Pipriat, la ville dortoir des employés de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
En 1986 leur avenir semble empli de promesses et de projets à deux. Jamais ils ne se quitteront, c’est évident.
Mais les évidences ne résistent pas à l’explosion d’un réacteur. Le père de Léna est ingénieur à Tchernobyl. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre l’ampleur de la catastrophe et moins de 24h pour emmener sa famille loin des prémices de l’enfer. Un voyage sans retour dont Léna n’a pas conscience. La jeune fille quitte son amour de toujours sans savoir que c’est pour toujours.
Un soir, en sortant du collège, elle courut se réfugier à l’abri des menhirs. Seule, face à l’océan, elle cria dans ses ruines. Elle revint avec un coeur funambule : l’absence piétinait la peine et l’espoir réunis. Son père la retrouva en pleurs devant la boîte aux lettres vide. Il porta le coup de grâce : « N’espère plus. Désormais, ta vie est ici. »
Il faudra 20 ans à Léna pour oser faire le chemin inverse depuis la France où elle a trouvé refuge avec sa famille. Vingt ans pour oser fouler à nouveau la terre de sa naissance et tenter de retrouver celui qui ne l’a jamais quittée par la pensée.
Ivan est-il toujours en vie ? Son père lui a assuré que non mais Léna est convaincue du contraire. Contre l’amour la raison ne peut rien…
Lire A crier dans les ruines d’Alexandra Koszelyk et regarder en parallèle la série Chernobyl est une expérience que je vous recommande si vous voulez vraiment prendre la mesure du sacrifice humain engendré par cette catastrophe. Et tandis que la série vous expliquera les raisons de l’explosion, le roman vous donnera à voir les conséquences sur la population. Les deux récits offrent un visage de la tragédie avec dignité et sans pathos. Il n’y en a pas besoin pour être atteint dans sa chaire par le destin de ces hommes, femmes et enfants qui ont vu leur destin basculer en une nuit.
Après La Supplication de Svetlana Aleksievitch et Tout ce qui est solide se dissout dans l’air de Darragh McKeon, voilà un nouveau roman tout aussi indispensable pour ne jamais oublier.
Tchernobyl, 26 avril 1986 💔
L’ESSENTIEL
A crier dans les ruines
Alexandra KOSZELYK
Editions Aux forges de Vulcain
Sorti le 23/08/2019
251 pages
Genre : roman contemporain
Personnages : Léna et Ivan
Plaisir de lecture : ❤❤❤❤
Recommandation : oui
Lectures complémentaires : La supplication : Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse de Svetlana Alexievitch et Tout ce qui est solide se dissout dans l’air de Darragh McKeon
RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR
Tchernobyl, 1986. Léna et Ivan sont deux adolescents qui s’aiment. Ils vivent dans un pays merveilleux, entre une modernité triomphante et une nature bienveillante. C’est alors qu’un incendie, dans la centrale nucléaire, bouleverse leur destin. Les deux amoureux sont séparés. Léna part avec sa famille en France, convaincue qu’Ivan est mort. Ivan, de son côté, ne peut s’éloigner de la zone, de sa terre qui, même sacrifiée, reste le pays de ses ancêtres. Il attend le retour de sa bien-aimée. Léna grandit dans un pays qui n’est pas le sien. Elle s’efforce d’oublier. Un jour, tout ce qui est enfoui remonte, revient, et elle part retrouver ce qu’elle a quitté vingt ans plus tôt.
TOUJOURS PAS CONVAINCU ?
3 raisons de lire A crier dans les ruines
- Si vous voulez mieux comprendre ce qui s’est joué à Tchernobyl dans la nuit du 26 avril 1986
- Si vous cherchez un roman qui rende hommage aux liquidateurs et à toutes les autres victimes de la catastrophe
- Si vous n’aimez pas les romans qui versent dans le pathos
3 raisons de ne pas lire A crier dans les ruines
- Si vous cherchez un tire-larmes
- Si vous voulez un livre très fouillé sur la catastrophe, plus document que roman (dans ce cas-là, tournez-vous plutôt vers La supplication)
- Et sincèrement je ne vois pas d’autres raisons de passer à côté de ce roman
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