Le Syndrome de Croyde de Marc Welinski
Vous cherchez un livre à ne surtout pas lire dans le métro ? Vous l’avez trouvé ! La lecture du Syndrome de Croyde est formellement déconseillée à toutes les personnes qui prennent le métro ou le train. Tenté malgré tout ? Vous aurez été prévenu !
Quinquagénaire aussi brillante que séduisante, Agnès est en train de mener les parfums Destut à la consécration internationale. Naturellement, un poste de Directrice générale nécessite de faire quelques sacrifices et c’est son mari Dany qui en fait les frais. Alors que son épouse est à l’apogée de sa carrière, lui, l’informaticien au chômage ne sort plus du creux de la vague. Mais Dany sait se montrer bon joueur, il se prête au jeu des mondanités pour soutenir Agnès, il fait taire la pointe de jalousie qui sommeille en lui et souhaite de toutes ses forces la réussite de sa moitié. Même si le couple traverse des épreuves depuis quelques années, Dany continue d’aimer profondément Agnès. Pour elle il est prêt à tous les sacrifices et sa dévotion ne tardera pas à être mise à rude épreuve quand Agnès, sans le vouloir, se trouvera mêlée à des accidents dans le métro pour le moins troublants. Difficile de justifier sa présence sur le quai lorsque trois jours de suite des voyageurs se jettent sur les voies. Comment expliquer que plusieurs individus décident de se suicider au même moment ? Et si ça n’était pas des suicides mais des meurtres, Agnès serait forcément la principale suspecte. A moins que ça ne soit elle qui soit visée ? Qui croire ? Que croire ?
Si vous avez pour habitude de lire dans le métro, je vous garantis que vous ferez un pas en arrière quand vous aurez lu le Syndrome de Croyde. Surtout lorsque vous aurez découvert que cette pathologie psychiatrique, proche de la schizophrénie, pousse les malades à se jeter dans le vide ou à vivre cette sensation par procuration. C’est terrifiant aussi bien que diabolique et le lecteur n’aura droit à aucun répit avant le dénouement.
– Quoi qu’il arrive, je quitterai cet endroit.
– Effectivement, vous avez d’autres possibilités : l’exil, le suicide, la prison. A vous de choisir. L’exil, c’est le plus onéreux. […] Le suicide ? Éliminons cette possibilité. Vous l’auriez sans doute déjà expérimenté. La prison est de loin la meilleure solution pour vous. Vous y vivrez au moins dans l’espoir d’en sortir un jour blanchie par vos congénères. La peine de mort aurait été de loin le dénouement le plus adapté à votre cas. Désolé qu’elle n’existe plus. Pourtant, […] vous auriez été clairement éligible à la guillotine il y a un demi-siècle.
Cette histoire m’a emballée car je suis une férue de thrillers psychologiques et chercher à comprendre ce qui déraille dans le cerveau humain a quelque chose de fascinant pour moi. L’écriture est sèche, factuelle, précise, clinique même et vous aurez beau chercher vous n’y trouverez aucun effet de style prompt à réchauffer l’ambiance et à renforcer l’empathie envers les personnages. Cette atmosphère glaciale, bien que surprenante voire dérangeante par moment, m’a aidée à entrer rapidement dans l’histoire. Je me suis délectée de la première partie du roman qui pose les fondations de cette histoire de fous – n’ayons pas peur des mots – mais j’ai un peu moins apprécié la seconde partie qui selon moi souffre de longueurs dues à des scènes un peu trop répétitives.
Si j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire, j’ai été profondément gênée par le nombre incroyable de fautes. De mémoire de lectrice je ne crois pas avoir déjà lu un livre avec autant de fautes grossières : « mais » à la place de « mes », come qui a perdu un m, sérial killer qui se retrouve avec un accent bien franchouillard, Yve qui a perdu son s final, des césures de mots exotiques entre le i et le m d’une même syllabe et je ne parle même pas des accords avec l’auxiliaire avoir absolument pas maîtrisés ni des accords en genre et en nombre. Il y a même un endroit où l’on multiplie les fautes dans la même phrase. Un comble ! Evidemment les fautes ça arrive, nous en faisons tous et moi la première. Je ne suis pas du genre à m’offusquer d’une ou deux coquilles dans un roman, je trouve même qu’il s’agit d’une prouesse d’arriver à un tel niveau de correction quand il y a plusieurs centaines de pages à relire. Mais dans le cas présent, je ne peux pas croire que ce livre a été relu avant publication et encore moins par un correcteur professionnel. Ce détail me laisse un petit goût amer à la fin de cette lecture car j’attends d’une maison d’édition un peu plus d’égard pour ses auteurs et ses lecteurs. Mais pour être très précise, si je me fie à la date de publication de ce roman chez Daphnis et Chloé (2013), il s’agit d’un des premiers titres de cette maison d’édition. Je suis persuadée que depuis, cet éditeur a revu son niveau de qualité car je n’ai pas rencontré ce souci avec les autres titres de cette maison. On mettra donc cela sur le compte des erreurs de jeunesse…
L’ESSENTIEL
Le syndrome de Croyde
Marc WELINSKI
Editions Daphnis et Chloé en GF, Pocket en poche
Sorti le 05/12/2013 en GF et le 13/04/2017 en poche
470 pages
Genre : roman psychologique, thriller
Personnages : Agnès et son mari Dany, Anne et Franck leurs amis psychiatres
Plaisir de lecture : ❤❤❤❤
Recommandation : oui
Lectures complémentaires : Dans son silence d’Alex Michaelides, Emma dans la nuit de Wendy Walker, Né d’aucune femme de Franck Bouysse
RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR
Le burn out d’une femme de pouvoir, les difficultés d’un quinquagénaire au chômage, le monde très particulier de la psychiatrie.
Directrice générale de la célèbre maison de parfums Destut, volontaire, carriériste, brillante, Agnès Quincey est en voie d’être élue business woman de l’année quand elle se retrouve trois jours de suite témoin de chutes mortelles de voyageur dans le métro parisien. Accidents ? Suicides ? Meurtres ? Comment se fait-il qu’Agnès ait été présente à chaque fois ? À croire que c’est elle qu’on cherche à tuer ou qu’on essaie de rendre folle. Et si tous ces morts étaient les victimes de cet étrange Syndrome de Croyde, découvert récemment et qui remet en cause tout ce que l’on croyait savoir jusqu’à ce jour en matière de criminologie ?
De Paris à Étretat, un thriller psychologique haletant où les personnages naviguent entre folie et manipulation.
TOUJOURS PAS CONVAINCU ?
3 raisons de lire Le Syndrome de Croyde
- Pour ressentir une petite pointe d’adrénaline
- Pour faire travailler le ciboulot
- Pour se détendre avec un bon thriller
3 raisons de ne pas lire Le Syndrome de Croyde
- Si vous préparez la certification Voltaire
- Si vous cherchez une belle plume de littérature noire
- Si vous attendez d’une fin qu’elle démonte tout ce que vous pouviez imaginer
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