Si je mens, tu vas en enfer de Sarah Pinborough
C’est un concert de louanges qui a accompagné la sortie de Si je mens tu vas en enfer mais la mienne risque de faire un peu tache au milieu de tout cet enthousiasme débordant : Dieu soit loué, je l’ai enfin terminé !
Pour que j’en vienne à louer Dieu, croyez-moi, il en faut du dur labeur. Dans ce roman, ni la forme ni le fond n’ont trouvé grâce à mes yeux, les deux me semblant d’une platitude à toute épreuve. En règle générale, je ne me pose pas trop de questions stylistiques ou narratives quand l’auteur parvient à me transporter dans son univers. Si un livre me plait, je suis plutôt bon public, je ne vais pas chercher la petite bête pour débusquer les défauts éventuels de l’œuvre. Ici, j’ai le sentiment de n’avoir vu que ça : les défauts de l’écriture – ou de la traduction – et ceux du scénario. Le style m’a surtout gênée dans les premiers chapitres. Par les dialogues et le vocabulaire employé, j’ai eu à plusieurs reprises l’impression de lire du young adult et si je conçois parfaitement que certains lecteurs aiment cette simplicité et cette modernité dans le style, de mon côté je n’ai éprouvé aucun plaisir littéraire à lire ce roman. De ce fait, seule l’histoire pouvait me sauver du naufrage.
Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer
Hélas, le fond non plus n’est pas parvenu à me transporter, pas plus que les personnages assez caricaturaux. Cette absence d’intérêt pour ce que je lisais m’a tout de même amenée, vers le milieu du livre, à me demander où se cachait l’intrigue dans tout ça ! Ne pas ressentir d’émotions à la lecture d’un thriller c’est une chose mais ne pas parvenir à déceler ce qui est censé faire monter le suspense, là c’est carrément flippant ! Avec du recul, je pense que ce qui m’a tenue à distance de cette histoire c’est l’enchaînement de chapitres passant d’un personnage à un autre avec parfois un changement d’époque et avec des renvois à des « il » et surtout des « elle » dont je n’ai pas toujours su à quel personnage cela faisait référence. A chaque chapitre, les sempiternelles questions : c’est qui « elle » ? à quel moment de l’histoire on se situe là ? C’est une construction que je qualifierais de brouillonne et pour ceux qui ont pu lire mon avis sur La mère parfaite d’Aimee Molloy, vous savez à quel point je déteste ça : il faut de la fluidité dans un récit, nom de Dieu (tiens, le revoilà lui) !
Si je résume : écriture pas folichonne, histoire pas particulièrement intéressante, enchaînement saccadé, il ne restait que la fin pour rattraper le coup ! Et justement, arrivée à la seconde partie du roman, un doux espoir renaît en moi : tout semble enfin se mettre en place. Pourtant on m’avait bien prévenu de ne pas trop croire aux miracles… Juste avant le dénouement, c’est la douche froide : les révélations sont abracadabrantes, tirées par les chevaux, absolument pas crédibles… Bref vous avez compris où je voulais en venir : malgré toute ma bonne volonté, je n’ai rien pu sauver de la noyade.
Mais pour finir sur une note un peu plus positive, il me semble bon de rappeler que les autres avis sur ce livre sont beaucoup plus enthousiastes que le mien. Ici je joue un peu les troubles fêtes et il en faut ! Aucun roman ne peut prétendre faire l’unanimité de toute façon. Je vous ai livré mon ressenti avec honnêteté et en essayant d’argumenter au maximum mon point de vue mais si on se fie aux statistiques, je dois faire partie des 5 % de grincheux qui n’ont pas aimé ce roman. Tout ça pour dire que si ce livre vous tente, foncez ! Il vous reste 95 % de chance de passer un bon moment avec Si je mens tu vas en enfer, faudrait être fou pour s’en priver !
L’ESSENTIEL
Si je mens, tu vas en enfer
Sarah PINBOROUGH
Editions Préludes
Sorti en GF le 06/03/2019
416 pages
Genre : thriller psychologique
Personnages : Lisa, Ava et Marylin (mais c’est bien plus compliqué que ça en vrai)
Plaisir de lecture : ❤
Recommandation : oui si je me fie aux autres avis, non si je n’écoute que le mien
Lectures complémentaires : Mon amie Adèle de la même auteure, Les illusions de Jane Robins
RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR
Brisée par un passé tragique, elle n’a d’autre rêve qu’une vie sans histoire, à l’abri des regards avec sa fille, Ava. AVA
Quand l’adolescente sauve un petit garçon de la noyade, et qu’elle devient une héroïne locale, leur monde menace de s’effondrer. MARILYN
Femme parfaite, mari parfait, maison parfaite et boulot idéal. Pourtant, lorsque la vie de sa meilleure amie, Lisa, est sur le point de s’écrouler, la sienne bascule. Un instant aura suffi à bouleverser l’existence de ces trois femmes. Il y a des secrets qu’il vaudrait mieux ne jamais voir resurgir. Et des fautes qu’on ne peut pas oublier. TOUJOURS PAS CONVAINCU ? 3 raisons de lire Si je mens, tu vas en enfer (d’après les avis recueillis sur internet) Si vous cherchez une histoire totalement addictive Si vous adorez les romans qui alternent les points de vue et les flash back Si vous avez aimé Mon amie Adèle de la même auteure 3 raisons de ne pas lire Si je mens, tu vas en enfer (d’après moi) Si pour vous la vraisemblance d’une histoire est quand même primordiale Si vous cherchez une écriture et un enchaînement fluides faisant naturellement monter le suspense Si vous aimez les belles plumes
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