Sa majesté des mouches de William Golding
Il n’y a rien de plus intimidant pour moi que de me lancer dans la lecture d’un classique, surtout si son auteur a été couronné du Prix nobel de littérature comme c’est le cas ici. Je me sens comme un devoir d’aimer à mon tour ce que tout le monde a encensé. Mais déjà à l’école, les devoirs ça n’était pas vraiment mon truc…
Chaque lecteur a ses petits travers. L’un des miens – et ils sont nombreux – c’est l’auto-flagellation quand je ne parviens pas à aimer ce que tout le monde aime. Et on peut dire qu’ils sont nombreux ceux qui ont aimé Sa majesté des mouches. Y en a même qui ont eu la bonne idée de remettre le Nobel de littérature à son auteur, pensez donc si c’est du bon ! Eh bien ma petite cervelle de lectrice de seconde zone n’a pas été convaincue du tout par l’histoire ni par la plume du grand William Golding. J’aurais pourtant aimer faire des ronds de jambe devant ce texte que je voulais lire depuis si longtemps mais arrivée à la fin, je n’ai qu’un mot pour décrire ce que j’ai lu : platitude. A la réflexion, j’aurais pu mettre « désespérance » aussi ou « vous êtes sûrs qu’on a lu le même livre ? »
Que celui qui a lu et aimé Sa majesté des mouches me jette la première pierre puis vienne m’expliquer en privé en quoi ce livre est une merveille. J’aimerais aussi comprendre pourquoi de nombreux lecteurs disent qu’il est bien trop choquant pour être lu par un adolescent (c’est pourtant un classique souvent étudié au collège). Vous êtes sûrs que nous avons les mêmes ados ? Car le mien risque plus de mourir d’ennui en lisant ce livre que de peur.
« Qu’est-ce qu’il vaut mieux : avoir des lois et leur obéir, ou chasser et tuer ? […] Qu’est-ce qu’il vaut mieux : la discipline et le salut, ou la chasse et le désordre ? »
Mais au fond, vous vous demandez peut-être ce que je reproche à ce livre. Très clairement, l’histoire ne tient pas debout, les dialogues ne sont pas plus crédibles, il ne se passe rien ou pas grand chose, c’est répétitif, le style est laborieux et ça finit de manière tout aussi improbable que ça a débuté. Mais tout ceci n’est que l’avis d’une écervelée de lectrice de seconde zone, ne l’oubliez pas…
L’ESSENTIEL
Sa majesté des mouches
William GOLDING
Editions Folio
Sorti en 1954 (première parution en France en 1956)
246 pages
Genre : classique, aventure
Personnages : Ralph le chef, Porcinet (Perterkin Gay), Jack Merridew le dissident
Plaisir de lecture : ❤❤
Recommandation : non
Lectures complémentaires : La ferme des animaux de George Orwell, Vendredi de Michel Tournier, Robinson Crusoé de Daniel Defoe, Les aventures de Tom Sawyer de Mark Twain
RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR
Une bande de garçons de six à douze ans se trouve jetée par un naufrage sur une île déserte. L’aventure apparaît aux enfants comme de merveilleuses vacances : ils se nourrissent de fruits, se baignent, jouent à Robinson. Mais il faut s’organiser et, suivant les meilleures traditions des collèges anglais, ils élisent un chef… Un grand roman d’aventure, mais surtout un magnifique roman d’apprentissage de la vie en société avec ses règles et ses cruautés.
Prix nobel de littérature 1983
TOUJOURS PAS CONVAINCU ?
3 raisons de lire Sa majesté des mouches
- Si vous voulez parfaire votre culture littéraire
- Si vous aimez les romans d’aventure
- Si vous êtes féru de littérature anglaise
3 raisons de ne pas lire Sa majesté des mouches
- Si vous aimez les styles limpides et les plumes fluides
- Si les grandes descriptions vous ennuient
- Si vous préférez que les choses soient dites plutôt qu’induites
Salut !
Je viens de relire le livre après une dizaine d’année (je ne me souvenais plus l’avoir lu mais certains passages m’étaient bien familiers)
Le début ne m’a pas posé de problème, qu’on ne sache pas vraiment comment ils atterrissent sur l’ile m’est égal.
Le style d’écriture est simple et justement se laisse lire très facilement, les descriptions me plongent immédiatement dans l’ambiance de l’ile.
Les dialogues sont ceux d’enfants et la traduction française ne m’a pas interpellé, je les ai trouvé plutôt pertinents.
La fin est sympa, ils détruisent leur monde pour être sauvés et puis la fin n’est pas le propos de l’histoire, à mon avis en tout cas.
Je trouve que votre article fait écho à de nombreuses discussions que j’ai eu avec des amis à propos de livres et de films, ou tout autre forme d’art.
Vous partez du principe que l’oeuvre est admirée par « tous », primée en plus et vous vous attendez à un chef d’oeuvre. Alors forcément vous êtes decue. C’est souvent le cas.
Il faut parvenir à lire ces bouquins, regarder ces films sans ces préjugés sinon forcément….
Toujours est il que même sans ça vous pouvez être déçue par l’oeuvre en elle même.
L’histoire me semble cohérante, suffisamment pour que je la dévore en 48h.
Vous dites qu’il ne se passe rien ou pas grand chose mais justement ! C’est en cela que c’est génial, je sors d’une enquête de Musso ou il déballe quinze milles trucs dans une histoire cohérante mais sans ame… La les enfants sont sur l’île et justement, il ne se passe rien. Et en fait il s’en passe des choses, leurs croyances, leurs idéologies, comment ils s’organisent, ou pas.
À cela j’ajoute une questionnement perso « à qui m’identifie je? » « Qu’aurais je fais…? »
Sans dire que c’est forcément vrai que de lâcher quinze gamins dans la nature se finirait comme ça. La réflexion, l’essai dirais je est plutôt intéressant et bien pensé.
De la à se laisser avoir par « prix Nobel de littérature », j’en reviens à ce que je disais. Je ne lis pas les commentaires d’un livre, d’un film avant de l’avoir lu ou regardé. Pas de trailer, rien. Sinon on espere et bon est quasi toujours déçu !
Bonjour,
Je crois que primé ou non j’aurais été déçue par ce livre parce que de mon point de vue il ne s’y passe pas grand chose. Je n’ai pas été touchée, dérangée, émue, bouleversée, enthousiasmée ou que sais-je encore, c’est donc en cela que je dis qu’il ne se passe pas grand chose, entre ce livre et moi en tout cas. Maintenant je vous rejoins sur le fait que moins on en sait sur un livre, mieux c’est pour l’apprécier à sa juste valeur. Mais ce qui est relativement facile à observer pour un livre récent, devient presque impossible pour un livre comme Sa majesté des mouches ou La nuit des temps (autre livre qui a été une énorme déception pour moi).
Je pense également qu’il y a des époques de la vie où l’on est plus en capacité d’accueillir certains livres. Je crois avoir découvert trop tard ces deux titres, la magie ne pouvait plus opérer.