Livres audio : du meilleur au pire
Je viens de traverser une panne de lecture audio comme j’en ai rarement eues par le passé. Cette traversée du désert, je la dois essentiellement à des narrateurs qui devraient changer de métier et à des éditeurs de livres audio qui ont sacrément merdé dans leurs castings.
Chers éditeurs de livres audio, comment pouvez-vous massacrer à ce point certains romans avec des narrateurs qui mettent autant d’émotion dans leur lecture de l’œuvre que dans celle du bottin ?
Comment pouvez-vous valider un casting pour une voix définitivement fâchée avec la ponctuation ? (non, la voix ne monte pas sur le mot qui précède un point)
Ça ne vous énerve pas, vous, une voix qui dé-ta-chE cha-quE sy-lla-bE et ra-jou-tE des E so-no-rEs là où il n’y en a pas ? (notez que la voix monte avant le point d’interrogation)
Ça ne vous est jamais venu à l’idée de dire à vos narrateurs d’arrêter de singer certains personnages ? J’ai un scoop pour vous : un homme qui tente de faire une voix de femme c’est absolument ridicule la plupart du temps.
La seule indulgence que je peux avoir vis-à-vis d’une voix concerne celle des auteurs qui lisent leurs propres œuvres. Et vous savez quoi ? Bien souvent ils le font beaucoup mieux que certains narrateurs professionnels. Eric-Emmanuel Schmitt, Sophie Loubière et Daniel Pennac en sont de parfaits exemples.
Travaillant dans la communication, j’ai une vague idée du coût que peut représenter le choix de certaines voix mais nous, lecteurs, nous ne vous demandons pas de faire lire tout votre catalogue par Lorant Deutsh ou Marie-Christine Barrault. On vous demande juste un peu de respect pour nous lecteurs à qui vous cassez les oreilles avec vos castings foirés (et quelquefois vos enregistrements qui semblent avoir été faits au fond d’une cave) mais surtout pour les œuvres que vous massacrez. Je crois que je ne me remettrai jamais Des chiens de détroit de l’excellent Jérôme Loubry lu par Christian Brouard. J’ai préféré interrompre mon écoute avant de prendre ce roman en grippe alors qu’il n’y est strictement pour rien.
Si vous voulez des noms de narratrices et de narrateurs extraordinaires, je peux vous en proposer : Virginie Méry, Cachou Kirsch, Pulcherie Gadmer, Cédric Dumond, Thierry Janssen, Françoise Gillard, Elodie Huber et j’en passe. Ces narrateurs-là sont aujourd’hui à l’origine de certains de mes choix de lecture audio. Je leur fais tellement confiance que je suis capable de me lancer dans l’écoute d’un livre qui ne me faisait pas spécialement envie, seulement parce que c’est l’un d’eux qui l’interprète.
Un livre magistralement interprété, c’est une expérience unique. C’est un livre qui résonnera longtemps dans notre esprit. Ecouter Des fleurs pour Algernon de la bouche-même de Grégory Gadebois, ça n’a pas de prix. Dans le livre audio on trouve vraiment le meilleur comme le pire. Et je suis désolée mais ces derniers temps je suis vraiment tombée sur le pire…
Intéressé par le livre audio ?
Si vous n’avez encore jamais été inscrit sur Audible, vous pouvez écouter gratuitement un livre audio, à choisir dans l’ensemble de leur catalogue. Une bonne manière de découvrir si le livre audio est fait pour vous.
10 livres audio merveilleusement interprétés
- Rebecca de Daphné du Maurier lu par Virginie Méry (audiolib, avril 2015)
- Les heures souterraines de Delphine de Vigan lu par Marianne Epin (audiolib, janvier 2010)
- L’île des oubliés de Victoria Hislop lu par Pulcherie Gadmer (audiolib, juin 2013)
- Je t’aime de Barbara Abel lu par Cachou Kirsch (Lizzie, octobre 2018)
- Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes lu par Grégory Gadebois (audiolib, décembre 2015)
- Des souris et des hommes de John Steinbeck lu par Lorant Deutsch, Bernard-Pierre Donnadieu, Jacques Gambelin… (Gallimard, juin 2015)
- La dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils lu par Elodie Huber (Editions Thélème, juin 2016)
- La tête du lapin bleu de Wendall Utroi lu par Bénédicte Charton (Audible studios, décembre 2018)
- Frappe-toi le coeur d’Amélie Nothomb lu par Françoise Gillard (Audiolib, août 2017)
- Chanson douce de Leïla Slimani lu par Clotilde Courau (Gallimard, février 2017)
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