Nuit d’orage à Hauterives de Juliette Galliani

Séduite par l’objet livre proposé par les éditions Hurlevent, je l’ai été nettement moins par le contenu du roman. Nuit d’orage à Hauterives de Juliette Galliani n’était clairement pas fait pour moi. 

Nuit d'orage à Hauterives de Juliette Galliani (éditions Hurlevent)

Nuit d’orage à Hauterives de Juliette Galliani (éditions Hurlevent)

Quand on est une toute jeune maison d’éditions, c’est une excellente idée de chercher à se démarquer par l’objet livre et en l’espèce, les éditions Hurlevent ont su taper fort. Leurs romans sont sublimés par une couverture cartonnée reliée qui leur apporte une petite touche de romantisme et d’élégance. Comme d’autres j’imagine, je me suis laissée tenter avant tout par l’objet au charme désuet avant d’aller lire les résumés pour trouver le titre de la maison le plus susceptible de me plaire. J’ai arrêté mon choix sur Nuit d’orage à Hauterives, un huis-clos au sein de la haute bourgeoisie lyonnaise des années 50, influencée par les avis dithyrambiques des autres lectrices.

Ai-je bien fait ? Oui parce que je suis ravie d’avoir tenu entre mes mains un beau livre de cette toute jeune maison d’édition et non car ça faisait bien longtemps que je ne m’étais pas autant ennuyée avec un roman. Dans un autre contexte j’aurais abandonné ce livre au bout d’une centaine de pages tellement j’ai été agacée par le côté pauvres petites filles riches à qui il n’arrive tellement rien dans la vie qu’elles en viennent à s’écharper pour la moindre broutille. On sent bien l’influence de Jane Austen là derrière mais n’étant déjà pas une adepte de l’originale – je sais, je devrais avoir honte, mais j’ai déjà tellement d’autres fautes à confesser d’abord que ça attendra -, je ne suis absolument pas en capacité d’apprécier une copie. 

Elle a tant à faire pour préparer son futur – et tant pis pour ceux qui ne comprennent pas qu’il n’y aura pas de place pour eux dans sa nouvelle vie. Son existence est un train qui ne prend pas de passagers.

Au-delà de la futilité du sujet, j’ai trouvé l’intrigue assez pauvre, les descriptions interminables et souvent bourrées de maladresses stylistiques donnant à l’ensemble une certaine forme de mollesse, ou de langueur si l’on veut être plus positif dans le choix des termes. J’aurais apprécié plus de rythme à travers davantage de dialogues incisifs qui m’auraient permis de mieux cerner les intentions des personnages et leur caractère. Or, j’ai été si peu intéressée par les aventures des quatre cousines, que j’ai passé la majeure partie du temps à les confondre : Eléonore avec Hortense et Gabrielle avec Adèle (l’éditeur a eu la délicatesse de mettre l’arbre généalogique de la famille Bellamy en amont du texte, c’était une riche idée, merci !). 

Il est toujours difficile de laisser un commentaire aussi négatif sur un roman mais je reste persuadée que tous les avis sont utiles. C’est parce que ce texte était accompagné d’un concert de louanges sans aucune ombre au tableau, que je me suis obstinée, de crainte de passer à côté d’un grand moment de lecture. J’ose espérer que demain, si une autre lectrice en proie au doute tombe sur mon avis, elle aura, elle, le courage de laisser tomber ce roman s’il n’est pas fait pour elle. On ne peut pas plaire à tout le monde et un roman non plus…


L’ESSENTIEL

Nuit d'orage à Hauterives

Nuit d’orage à Hauterives

Nuit d’orage à Hauterives
Juliette GALLIANI
Editions Hurlevent en GF
Sorti le 14/06/2023 en GF 
536 pages 


Genre : roman réaliste
Personnages : la famille Bellamy au grand complet
Plaisir de lecture : ❤❤
Recommandation : non
Lectures complémentaires : les oeuvres de Jane Austen sans hésiter et peut-être les autres titres des éditions Hurlevent

RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR

Été 1954, Lyon. Comme chaque année, l’illustre famille des Bellamy se retrouve dans la demeure de Hauterives. Pendant deux mois, la villa devient le théâtre des réceptions les plus grandioses de la région.
Mais derrière les regards affables et les coupes de champagne, les sourires transpirent de rancœur. Et bientôt, les tensions entre les générations enflent au même rythme que la température.
Jusqu’à l’éclatement le plus funeste.
À Hauterives, la royauté ne porte pas de couronne.


TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire Nuit d’orage à Hauterives

  1. Si vous aimez jouer au Cluedo
  2. Si vous appréciez les oeuvres de Jane Austen et de toutes celles qui s’en inspirent de près ou de loin
  3. Si vous aimez remplir votre bibliothèque de beaux ouvrages

3 raisons de ne pas lire Nuit d’orage à Hauterives

  1. Si vous attendez plus d’un roman que les états d’âme de quatre jeunes filles en fleur
  2. Si vous êtes plus branché actions que descriptions
  3. Si vous aimez les romans teintés de noir aux révélations fracassantes et aux multiples rebondissements
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