Mes livres fétiches
Ma vie de lectrice a été marquée plus particulièrement par certains livres que j’avais envie de vous présenter ici. Pour ceux qui ne l’auraient pas vu, il s’agit d’un diaporama, il y a donc plus d’un livre dans mes livres fétiches (rassuré ?). Il suffit de cliquer sur les petites flèches pour découvrir tous mes trésors.
Mon premier livre d’adulte
C’est en me parlant du livre qu’il était en train de lire, Des grives aux loups de Claude Michelet, que mon père m’a transmis le goût de la lecture. J’ai lu ce roman à 12 ans et je l’ai tellement aimé que j’ai dévoré toute la saga par la suite. Le hasard veut que Les grives aux loups soit sorti l’année de ma naissance…
Des grives aux loups
Claude Michelet
384 pages
Publié la première fois en 1979
Résumé de l’éditeur
Saint-Libéral, petit village de Corrèze, début du XXe siècle. Dans la neige crissent trois paires de sabots. Les enfants relèvent les collets. Sept grives ! C’est un beau butin. Qu’à l’approche des loups il faudra leur abandonner… Ce qu’il faut laisser derrière soi, déjà, pour survivre ! Plus tard, faute de grives, ils sacrifieront les coutumes d’antan, un savoir-faire dépassé, un père, une mère, une terre. Nous sommes en 1914, et les loups ont passé les Vosges…
Mon premier roman de midinette
A peine entrée dans l’adolescence, j’ai découvert La bicyclette bleue de Régine Deforges et, comme toute jeune fille qui se respecte, j’ai été passionnée par l’histoire d’amour tumultueuse entre Léa Delmas et le tempétueux François Tavernier. Je suis passée par les montagnes russes de la passion grâce à cette saga.
La Bicyclette bleue
Régine Deforges
476 pages
Publié la première fois en 1981
Résumé de l’éditeur
Août touchait à sa fin. Léa, la deuxième fille de Pierre Delmas, qui venait d’avoir dix-sept ans, les yeux mi-clos, assise sur la pierre encore chaude du petit mur de la terrasse de Montillac, tournée vers la plaine d’où montait certains jours l’odeur marine des pins, balançait ses jambes nues et bronzées, aux pieds chaussés de bazardaises rayées.
Le bonheur de Léa semble aussi certain que l’est sa beauté. Emmitouflée dans la chaleur de cet été finissant, dans l’amour des siens et les révérences de ses prétendants, jouissant sans retenue de cette campagne bordelaise et du domaine de Montillac dont son père est le propriétaire, elle mène une vie radieuse qui s’annonce pleine de promesses. Habillée en robe légère, oisive, elle s’enivre de cette nature odorante avec cette langueur que confère l’insouciance, prête à succomber aux jeux de l’amour. Et rien ne semble exister sur cette terre qui puisse faire vaciller cet équilibre parfait. Rien si ce n’est que nous sommes en août 1939, que la France bascule dans le second conflit mondial et que l’harmonie cède bientôt la place au chaos. C’est alors, pour Léa, un plongeon dans une réalité qui va la pousser à choisir : se battre ou mourir.
Mon premier classique
Germinal d’Emile Zola n’a pas été à proprement parler le premier classique que j’ai lu – le collège se chargeant de me mettre par deux fois Les fourberies de Scapin entre les mains – mais il fut le premier que j’ai profondément aimé. Venant d’une région minière, ce roman m’a marquée, tout autant que le film qui en a été tiré avec Renaud Séchan, Miou-Miou et Depardieu.
Germinal
Emile Zola
605 pages
Publié la première fois en 1885
Résumé de l’éditeur
Voici, dans la France moderne et industrielle, les « Misérables » de Zola. Ce roman des mineurs, c’est aussi l’Enfer, dans un monde dantesque, où l’on « voyage au bout de la nuit ». Mais à la fin du prodigieux itinéraire au centre de la terre, du fond du souterrain où il a vécu si longtemps écrasé, l’homme enfin se redresse et surgit dans une révolte pleine d’espoirs.
C’est la plus belle et la plus grande œuvre de Zola, le poème de la fraternité dans la misère, et le roman de la condition humaine.
Mon premier débat intérieur
Ce que j’aime par-dessus tout dans la littérature c’est sa capacité à bousculer nos convictions et à enrichir nos réflexion. Celui qui m’a le plus ébranlée dans ma jeunesse est Victor Hugo avec son Dernier jour d’un condamné. Un roman que j’ai eu plaisir de redécouvrir en audio avec la même ferveur.
Le dernier jour d’un condamné
Victor Hugo
132 pages
Edité pour la première fois en 1829
Le résumé de l’éditeur
Ce roman se présente comme le journal qu’un condamné à mort écrit durant les vingt-quatre dernières heures de son existence dans lequel il relate ce qu’il a vécu depuis le début de son procès jusqu’au moment de son exécution, soit environ six semaines de sa vie. Ce récit, long monologue intérieur, est entrecoupé de réflexions angoissées et de souvenirs de son autre vie, la « vie d’avant ». Le lecteur ne connaît ni le nom de cet homme, ni ce qu’il a fait pour être condamné, mis à part la phrase : « moi, misérable qui ai commis un véritable crime, qui ai versé du sang ! ». L’œuvre se présente comme un témoignage brut, à la fois sur l’angoisse du condamné à mort et ses dernières pensées, les souffrances quotidiennes morales et physiques qu’il subit et sur les conditions de vie des prisonniers, par exemple dans la scène du ferrage des forçats. Il exprime ses sentiments sur sa vie antérieure et ses états d’âme… ll se fera exécuter sous la clameur du peuple qui voit sa mort comme un spectacle.
Ma dystopie préférée
Je suis une lectrice du réel avant toute chose et à ce titre j’ai souvent du mal à m’intéresser à un roman de science-fiction sauf si ce roman donne à voir un avenir plausible. Et dans le genre du roman d’anticipation ou de la dystopie il y en a un qui m’a heurtée c’est 1984. Je l’ai lu alors que j’étais une étudiante très intéressée par les médias et le journalisme, par l’information et ce qui mène à la désinformation. Aujourd’hui encore, je me réfère souvent à lui quand je vois de quelle manière on manipule les masses à coup de rumeurs lancées sur la toile. Tout le monde devrait avoir lu 1984, c’est en tout cas mon humble avis. Et tant qu’à y être, il y a un autre roman de George Orwell que je tiens pour un chef-d’oeuvre à lire d’urgence : La ferme des animaux. Là aussi il y a plus que jamais matière à réflexion…
1984
George Orwell
438 pages
Publié la première fois en 1949
Résumé de l’éditeur
«De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston… Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance. Seule comptait la Police de la Pensée.»
George Orwell dépeint dans le prophétique 1984 un terrifiant monde totalitaire.
Mon premier roman coup de poing
Effroyable, insoutenable, perturbant et d’une dureté rarement égalée, ce roman raisonne en moi depuis que je l’ai lu. Je ne m’attendais pas à ça, je ne l’ai pas vu venir, j’ai été sacrément secouée et en même temps qu’est-ce que j’ai aimé ça ! Il faut qu’on parle de Kevin est l’un de mes livres préférés de tous les temps et celui que j’ai le moins conseillé car il faut être bien armé pour le supporter. Un coup de foudre qui fait mal, très mal.
Il faut qu’on parle de Kevin
Lionel Shriver
608 pages
Publié la première fois en 2006
Résumé de l’éditeur
La veille de ses seize ans, Kevin se livre à un massacre sanglant dans son lycée. Détruite par ce drame, Eva, sa mère, entame avec son époux une correspondance poignante pour comprendre cet enfant qui, depuis sa naissance, s’acharne à faire le mal. Des humiliations imposées à sa soeur aux cruautés infligées à ses camarades, elle retrace l’itinéraire meurtrier de son fils.
Le premier roman dans mon coeur de lectrice
Rebecca tient la première place dans mon coeur de lectrice et je ne pense pas qu’un autre roman parvienne un jour à le détrôner. Il y a de la fascination dans ce texte, de l’envoûtement. Je me suis délectée de son ambiance hitchcockienne, j’ai imaginé tous les recoins de Manderley, je me suis imaginée dans la peau de cette seconde épouse qui avance dans l’ombre de la première Madame de Winter, la seule, la vraie aux yeux de tous. Un classique éblouissant que j’offre à tour de bras.
Rebecca
Daphné du Maurier
640 pages
Publié la première fois en 1938
Résumé de l’éditeur
Un manoir majestueux : Manderley. Un an après sa mort, le charme noir de l’ancienne propriétaire, Rebecca de Winter, hante encore le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse, jeune et timide, de Maxim de Winter pourra-t-elle échapper à cette ombre, à son souvenir ?
Immortalisé au cinéma par Hitchcock en 1940, le chef-d’œuvre de Daphné du Maurier a fasciné plus de trente millions de lecteurs à travers le monde. Il fait aujourd’hui l’objet d’une traduction inédite qui a su restituer toute la puissance d’évocation du texte originel et en révéler la noirceur.
Cette nouvelle traduction retranscrit remarquablement les atmosphères nimbées de mystère et l’ambiguïté – si chère à Hitchcock – des personnages, qu’ils soient morts ou vifs. Marine de Tilly, Le Point.
Rebecca est un de ces romans qui hantent un esprit toute une vie. Olivia Mauriac, Figaro Madame.
Mon auteur fétiche
J’ai utilisé l’un de ses chefs-d’oeuvre pour illustrer cette diapo consacrée à mon auteur préféré mais j’aurais aussi bien pu vous présenter Des souris et des hommes, Les raisons de la colère ou La perle et bien d’autres encore qu’il me reste à découvrir. Je les ai tous dans ma bibliothèque, ils me rassurent et je sais que je vais régulièrement pouvoir puiser dans cette réserve d’humanité pour faire face aux aléas de la vie. Car c’est cette dimension humaine qui me plaît tant chez cet auteur. Des galeries de personnages incroyables, des dialogues emplis de bienveillance et non dénués d’humour, des valeurs et une morale dans ses histoires qui forcent le respect. Tout est admirable et d’une qualité littéraire exceptionnelle chez Steinbeck.
A l’est d’Eden
John Steinbeck
631 pages
Publié la première fois en 1952
Résumé de l’éditeur
Dans cette grande fresque, les personnages représentent le bien et le mal avec leurs rapports complexes. Adam Trask, épris de calme, Charles, son demi-frère dur et violent, Cathy, la femme d’Adam, un monstre camoußé derrière sa beauté, leurs enfants, les jumeaux Caleb et Aaron. En suivant de génération en génération les familles Trask et Hamilton, l’auteur nous raconte l’histoire de son pays, la vallée de la Salinas, en Californie du Nord.
John Steinbeck a reçu le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre.
La bio que je recommande les yeux fermés
Bon, soyons honnêtes : dans la catégorie Biographie préférée, je n’avais pas beaucoup de concurrents à afficher, tout simplement parce que c’est un genre que je n’affectionne pas particulièrement. Et que dire des autobiographies… Mais là, ce bouquin avait tout pour me plaire et il m’a plu. D’abord, c’est une bio d’auteur (très bon point), que j’ai lu (double point) et aimé (triple salto arrière) et en plus c’est traité sous un angle contemporain : comment un auteur aussi célèbre a-t-il pu, toute sa vie durant, être fauché comme les blés ? (là vous ne me voyez plus mais je fais des cabrioles). J’avais donc envie de remettre un coup de projecteur sur ce livre découvert récemment à l’occasion du Grand prix des lectrices Elle 2020 car j’aimerais en voir beaucoup plus souvent des livres comme celui-là : des livres qui parviennent à vous instruire sans que ça ne soit une torture car souffrir pour être plus intelligent, très peu pour moi (déjà que pour être belle…)
Honoré et moi
Titiou Lecoq
304 pages
Publié la première fois en 2019
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Résumé de l’éditeur
Parce qu’il était fauché, parce qu’il a couru après l’amour et l’argent, parce qu’il finissait toujours par craquer et s’acheter le beau manteau de ses rêves, parce qu’il refusait d’accepter que certains aient une vie facile et pas lui, parce que, avec La Comédie humaine, il a parlé de nous, j’aime passionnément Balzac.»
Tout le monde connaît Balzac, mais bien souvent son nom reste associé aux bancs de l’école. Avec la drôlerie qu’on lui connaît, Titiou Lecoq décape le personnage. Elle en fait un homme d’aujourd’hui, obsédé par l’argent, le succès, l’amour, dans un monde où le paraître l’emporte sur le reste. Sous sa plume, ce géant de la littérature devient plus vivant que jamais. Titiou Lecoq est féministe, romancière et essayiste. Elle a notamment publié Libérées ! Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale (Fayard, 2017; Le Livre de poche, 2019) et Les Morues (Au diable vauvert, 2011; Le Livre de poche, 2013). Elle collabore à plusieurs médias, dont Slate, et anime un blog, Girls and Geeks.
Mon roman historique préféré
J’ai lu ce roman il y a un peu plus de 3 ans et avant cela je ne m’étais jamais intéressée aux romans historiques. J’étais même à mille lieues d’imaginer qu’un roman de 1000 pages se déroulant au Moyen Age puisse me passionner. Et puis ce fut la rencontre avec Tom le bâtisseur, puis Jack et plus tard avec Clarisse et Merthin du tome 2 (Un monde sans fin) et récemment avec Ned et Margery du tome 3 (Une colonne de feu). Plus de 3000 pages de bonheur à l’état pur sur fond de conspirations, de fanatisme religieux, de complots et d’histoires d’amour en filigrane. D’ici quelques mois Ken Follett sortira le préquel des Piliers de la terre et je sais déjà que je serai au rendez-vous. Mais d’ici là je compte lire d’autres romans historiques dont deux qui ont rejoint ma bibliothèque depuis peu : l’intégral des Rois maudits de Maurice Druon et La Cité de feu de Kate Mosse. Les Piliers de la terre a réellement été une révélation sur mes goûts littéraires et en ce sens c’est un livre qui me marquera à vie. C’est l’un des livres dont je parle le plus autour de moi et celui que j’ai le plus plaisir à offrir avec Rebecca de Daphné du Maurier.
Les piliers de la terre
Ken Follett
1056 pages
Publié la première fois en 1989
Résumé de l’éditeur
Dans l’Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent pour s’assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l’amour, ou simplement de quoi survivre. Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. Les fresques se peignent à coups d’épée, les destins se taillent à coups de hache et les cathédrales se bâtissent à coups de miracles… et de saintes ruses. La haine règne, mais l’amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.
Abandonnant le monde de l’espionnage, Ken Follett, le maître du suspense, nous livre avec Les Piliers de la Terre une œuvre monumentale dont l’intrigue, aux rebonds incessants, s’appuie sur un extraordinaire travail d’historien. Promené de pendaisons en meurtres, des forêts anglaises au cœur de l’Andalousie, de Tours à Saint-Denis, le lecteur se trouve irrésistiblement happé dans le tourbillon d’une superbe épopée romanesque dont il aimerait qu’elle n’eût pas de fin.
Mes romans noirs fétiches
Quand je parle de romans noirs, deux titres me viennent spontanément en tête : Au lieu-dit Noir-Etang de Thomas H. Cook et Le chant de l’assassin de R.J Ellory. Pourquoi ces deux livres ? Parce que ce sont des romans d’atmosphère servis par des plumes somptueuses et peuplés de personnages fascinants. Moi qui suis terriblement lassée par les polars et leur lot de flics cabossés, je retrouve dans les romans noirs de cette envergure ce qui me semble le plus intéressant en littérature : l’âme humaine. Et quand on s’intéresse à l’homme plus qu’à l’enquête il est possible de se renouveler, de proposer des romans qui bousculent et qui chamboulent et en définitive – mais ça n’est que mon avis – des romans qui marquent bien plus durablement leur lecteur.
Au lieu-dit Noir-Etang
Thomas H. Cook
384 pages
Publié la première fois en 2012
Résumé de l’éditeur
Dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, en 1926, le jeune Henry découvre la relation adultérine qu’entretiennent deux de ses professeurs. La solitude de M. Reed, marié et père de famille, l’intrigue ; tout comme le fascinent la beauté et le caractère passionné de Mlle Channing. Henry va être le témoin complice et muet de la tragédie qui se noue au lieu maudit appelé Noir-Étang.
Le Chant de l’assassion
R.J Ellory
496 pages
Publié la première fois en 2019
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Résumé de l’éditeur
1972. Condamné pour meurtre, derrière les barreaux depuis plus de vingt ans, Evan Riggs n’a jamais connu sa fille, Sarah, confiée dès sa naissance à une famille adoptive. Le jour où son compagnon de cellule, Henry Quinn, un jeune musicien, sort de prison, il lui demande de la retrouver pour lui donner une lettre. Lorsqu’Henry arrive à Calvary, au Texas, le frère de Riggs, shérif de la ville, lui affirme que la jeune femme a quitté la région depuis longtemps, et que personne ne sait ce qu’elle est devenue. Mais Henry s’entête. Il a fait une promesse, il ira jusqu’au bout. Il ignore qu’en réveillant ainsi les fantômes du passé, il va découvrir un secret que les habitants de Calvary sont décidés à ne pas laisser divulguer.
Avec ce retour aux sources qui évoque par bien des aspects Seul le silence, R. J. Ellory nous livre un roman magistral, d’une puissance émotionnelle rare. Un de ses plus humains, un de ses plus sombres aussi.
Le roman que j’ai le plus défendu dans un jury
Si j’aime faire partie de différents jurys littéraires c’est avant toute chose pour découvrir des livres que je n’aurais jamais lus sans cela à cause de la fameuse zone de confort qui veut que tout lecteur, s’il n’y prête pas attention, a tendance à s’enfermer dans un genre de lecture qui lui convient. Or bousculer ses habitudes, c’est aussi une manière de se prouver que l’on est vivant et capable de vibrer pour autre chose. En parlant de vibrations, c’est avec des trémolos dans la voix que j’ai défendu Mur Méditerranée de Louis-Philippe Dalembert lors des délibérations du Prix Landerneau 2019 à Paris. L’exercice était loin d’être aisé, intimidée que j’étais par la présence autour de la table de Michel-Edouard Leclerc et de Philippe Besson, président du jury de cette édition 2019. Certainement avec beaucoup de maladresse mais aussi avec beaucoup de conviction j’ai essayé d’expliquer à mes homologues tout ce que j’ai ressenti à la lecture de ce roman bouleversant : de la colère, de l’admiration, de la tristesse, de l’empathie, de l’écœurement et de la honte pour ce qu’ont vécu les 3 femmes, héroïnes de ce roman. Mur méditerranée rend hommage au courage exceptionnel dont font preuve les migrants et plus particulièrement les migrantes qui ont décidé de braver tous les dangers pour espérer accéder à une vie meilleure un jour, ailleurs. Mais sans aucune certitude d’y parvenir. Avant d’émettre un jugement sur cette situation, nous devrions tous lire ce roman puis y réfléchir avant d’ouvrir la bouche…
Mur Méditerranée
Louis-Philippe Dalembert
336 pages
Publié la première fois en 2019
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Résumé de l’éditeur
S’inspirant de la tragédie d’un bateau de clandestins sauvé par le pétrolier danois Torm Lotte pendant l’été 2014, Louis-Philippe Dalembert, à travers trois magnifiques portraits de femmes, nous confronte de manière frappante à l’humaine condition, dans une ample fresque de la migration et de l’exil.
Le roman qui m’a tiré le plus de larmes
A vrai dire, dans cette catégorie j’aurais pu citer deux titres : Une vie entre deux Océans de M.L Stedman et Nous rêvions juste de liberté d’Henri Loevenbruck. Sauf que le premier m’a fait pleurer régulièrement au fil des pages, l’émotion étant palpable à chaque instant ce qui est assez classique. Alors que le Loevenbruck vous prend totalement par surprise. Si vous ne l’avez pas encore lu vous ne pouvez pas comprendre et si vous êtes en train de le lire, vous ne comprendrez pas non plus. Il faut l’avoir lu jusqu’à la dernière ligne pour faire partie du club. Si je n’avais pas l’impression que ce livre était déjà passé entre toutes les mains, c’est certainement le titre que j’offrirais le plus car il me semble convenir à l’immense majorité de lecteurs. Je ne connais pas une personne qui l’ait lu et n’ai pas été renversée par cette histoire, c’est presque impensable pour moi.
Nous rêvions juste de liberté
Henri Loevenbruck
384 pages
Publié la première fois en 2015
Résumé de l’éditeur
«Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.» Ce rêve, la bande d’Hugo va l’exaucer en fuyant la petite ville de Providence pour traverser le pays à moto. Ensemble, ils vont former un clan où l’indépendance et l’amitié règnent en maîtres. Ensemble ils vont, pour le meilleur et pour le pire, découvrir que la liberté se paie cher. Nous rêvions juste de liberté réussit le tour de force d’être à la fois un roman initiatique, une fable sur l’amitié en même temps que le récit d’une aventure. Avec ce livre d’un nouveau genre, Henri Loevenbruck met toute la vitalité de son écriture au service de ce road-movie fraternel et exalté.
Mon personnage de roman référent
Pour cette catégorie, pas la moindre hésitation, il s’agit d’Atticus Finch dans Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur. Ce personnage m’a émue à double titre : en tant que veuf qui élève ses deux enfants avec l’aide d’une gouvernante noire d’abord et ensuite en tant qu’avocat qui défend la cause d’un homme noir accusé à tort de viol. Les valeurs qu’il transmet à ses enfants et la manière dont il le fait le rendent éminemment sympathique à mes yeux. Il est comme un phare dans la nuit qui leur montre la bonne direction et auquel ils peuvent faire confiance aveuglement. Ce rapport entre le père et ses deux enfants a de quoi faire réfléchir sur les relations que l’on souhaite créer en tant que parents. Pour moi c’est le plus bel exemple à suivre de la littérature.
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur
Harper Lee
320 pages
Publié la première fois en 1960
Résumé de l’éditeur
Dans une petite ville d’Alabama, à l’époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 – au cœur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis –, connut un tel succès.
Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier ? C’est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l’enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique. Couronné par le prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde entier.
L‘auteur que j’ai le plus envie de suivre
Il y a plusieurs auteurs que je suis les yeux fermés aujourd’hui (Jérôme Loubry, Mathieu Ménegaux, Amélie Antoine…) mais il y en a un qui me laisse carrément béate d’admiration, c’est Nickolas Butler. Cet écrivain venu tout droit du fin fond du Wisconsin me fait énormément penser à mon auteur fétiche : John Steinbeck car ce qu’il écrit repose sur des personnages extraordinaires d’humanité. Il n’a aucun besoin de faire des effets de manche pour passionner son lecteur, ses histoires se déroulent paisiblement et prennent petit à petit possession de notre coeur. Il est touchant et même bouleversant en ne faisant et en ne disant rien d’extraordinaire mais simplement par sa présence, sa vision des choses et de la vie, des relations humaines. J’ai été conquise par le premier roman que j’ai lu de lui : Retour à Littler Wing mais aussi par le dernier : Le petit-fils. Ce sont des joyaux bruts à savoir apprécier comme tels sans chercher à les polir ou à les transformer en quelque chose de plus spectaculaire. C’est une littérature toute simple mais assurément de la grande littérature.
Retour à Little Wing
Nickolas Butler
384 pages
Publié la première fois en 2014
Résumé de l’éditeur
Ils étaient quatre inséparables. Hank, Kip, Ronny et Lee. Les rois de la petite ville de Little Wing. À l’âge adulte, leurs chemins ont divergé. Certains sont restés et voudraient fuir. D’autres sont partis loin et ne pensent qu’à revenir. Tous sont en quête de quelque chose, du bonheur peut-être. Quoi qu’il arrive, Little Wing est leur port d’attache. C’est chez eux. Toujours, ils s’y retournent.
Mon thriller préféré
J’ai un gros faible pour les thrillers psychologiques de ceux qui vous retournent le cerveau et vous laissent sonné à l’arrivée. Dans le genre, on ne peut guère faire mieux que Les refuges de Jérôme Loubry. Déjà son roman précédent, Le douzième chapitre, avait été un énorme coup de coeur mais celui-ci surpasse tout ce que j’ai pu lire. C’est une vraie histoire de dingue et à aucun moment vous ne devinerez ce qui se trame vraiment. Il y a un passage qui m’a donné des frissons au sens propre du terme. Une sensation que je crois n’avoir jamais éprouvée avant avec un livre.
Les refuges
Jérôme Loubry
395 pages
Edité pour la première fois en 2019
Le résumé de l’éditeur
Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d’aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte.
Lorsqu’elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d’habitants âgés organisés en quasi autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l’image que Sandrine en a.
Pourtant, l’atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu’un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d’entre eux ne quitte-t-il jamais l’île ?
Qu’est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949 ?
Qui était vraiment sa grand-mère ?
Sandrine sera retrouvée quelques jours plus tard, errant sur une plage du continent, ses vêtements couverts d’un sang qui n’est pas le sien…
Mon roman psychologique préféré
De manière générale, je lis avant tout pour mieux comprendre mes semblables. La dimension psychologique des personnages est cruciale pour moi et j’ai plutôt été très bien servie avec De si bons amis de Joyce Maynard. Sous son apparente banalité, cette histoire d’amitié trahie est absolument diabolique. Je me suis délectée de chaque ligne, voyant le drame arriver et en me faisant l’amère réflexion qu’on est toujours plus lucide quand on n’est pas concerné par la situation…
De si bons amis
Joyce Maynard
360 pages
Edité pour la première fois en 2019
Le résumé de l’éditeur
Quand la générosité d’un couple d’amis devient l’instrument d’un assujettissement… L’histoire glaçante d’une emprise amicale hautement toxique mais aussi un portrait bouleversant de femme et une ode à l’amour maternel.
Quand Ava et Swift Havilland, couple de philanthropes fortunés, décident de prendre Helen McCabe sous leur aile, celle-ci est au plus bas. À quarante ans, elle a récemment perdu la garde de son fils Oliver, huit ans, et partage sa semaine entre rencontres aux Alcooliques Anonymes, petits boulots pour un traiteur, et soirées à faire défiler sur son écran les profils d’hommes célibataires de sa région. S’étant réfugiée depuis son enfance derrière des récits de vies fantasmées – un jour orpheline, le lendemain petite-fille d’Audrey Hepburn –, elle trouve auprès des Havilland ce qu’elle a toujours recherché : se sentir unique.
Couverte de cadeaux et d’attentions, Helen n’a jamais été autant choyée. Vulnérable, impressionnable, elle tombe rapidement sous l’influence du couple, les laissant régir jusqu’à sa vie intime et amoureuse, tandis qu’ils lui promettent la seule chose qui compte à ses yeux : récupérer la garde à temps plein de son fils. Mais lorsque Oliver, témoin d’un accident impliquant Swift, est accusé par ce dernier d’en être à l’origine, Helen se retrouve confrontée à un grave conflit de loyauté. Jusqu’où est-elle prête à aller pour garder la confiance des Havilland ?
Dans un style fluide et percutant, Joyce Maynard offre un roman saisissant sur l’amitié, la trahison et l’amour maternel. Remarquablement construit, De si bons amis est le récit d’un drame inévitable, qui nous tient en haleine du début à la fin.
Le livre qui m’a fait aimer la lecture audio
Si je suis aujourd’hui une grande lectrice audio c’est avant tout grâce à mes premières expériences qui ont été d’une intensité extraordinaire. Parmi les tout premiers titres que j’ai écoutés figure L’île des oubliés de Victoria Hislop. J’ai découvert ce roman qui se déroule en Crête juste après avoir séjourné là-bas et cela a incontestablement apporté une touche de magie supplémentaire à cette écoute. Mais il n’y a pas que ça : la voix de la narratrice, Pulcherie Gadmer, m’a envoûtée et je l’entends encore me parler de ces lépreux que l’on déposait sur l’île de Spinalonga pour les isoler de la population saine. Un déchirement. Je retourne en Crête cet été et devinez où je compte me rendre… Spinalonga me trotte dans la tête depuis 5 ans. Je veux la voir, je veux fouler son sol et repenser aux personnages de ce roman éblouissant. Si vous avez envie de tenter la lecture audio c’est vraiment par ce titre que je vous recommande de vous lancer, vous ne serez pas déçu, je vous le garantis !
L’île des oubliés
Victoria Hislop
Version audio lue par Pulcherie Gadmer
528 pages (14h36 d’écoute)
Edité pour la première fois en 2005 et en 2012 en France
Le résumé de l’éditeur
Saga familiale bouleversante et vibrant plaidoyer contre l’exclusion, ce roman d’évasion plein d’émotion et de suspense nous emporte sur une île au large de la Crète, Spinalonga, l’île des lépreux.
Alexis, une jeune Anglaise, ignore tout de l’histoire de sa famille. Pour en savoir plus, elle part visiter le village natal de sa mère en Crète. Elle y fait une terrible découverte : juste en face du village se dresse Spinalonga, la colonie où l’on envoyait les lépreux… et où son arrière-grand-mère aurait péri.
Quels mystères effrayants recèle cette île des oubliés ? Pourquoi la mère d’Alexis a-t-elle si violemment rompu avec son passé ? La jeune femme est bien décidée à lever le voile sur la bouleversante destinée de ses aïeules et sur leurs sombres secrets…
Le livre que je rêve de voir adapté au cinéma
A ses débuts, Douglas Kennedy était un conteur hors pair. Je l’ai découvert avec Les désarrois de Ned Allen et ne l’ai plus lâché jusqu’à récemment où j’ai hélas enchaîné les déceptions. Parmi tous les titres publiés par cet auteur figure un chef-d’oeuvre, une pépite, un roman fantastique, n’ayons pas peur des mots. La poursuite du bonheur est un condensé d’émotions, de tension, de bons sentiments, de trahison, de passion… bref il réunit tous les ingrédients qui feraient un grand film. J’ignore pourquoi personne ne s’est encore penché sur cette histoire extraordinaire mais je garde toujours le secret espoir de voir un jour l’histoire de Jack et de Sara portée sur grand écran.
La poursuite du bonheur
Douglas Kennedy
588 pages
Edité pour la première fois en 2001
Le résumé de l’éditeur
Dans l’Amérique de l’après-guerre minée par ses contradictions, des années noires du maccarthysme à nos jours, La poursuite du bonheur nous plonge au cœur d’une magnifique histoire d’amour.
Manhattan, Thanksgiving 1945. Artistes, écrivains, musiciens… tout Greenwich Village se presse à la fête organisée par Eric Smythe, dandy et dramaturge engagé. Ce soir-là, sa sœur Sara, fraîchement débarquée de New York, croise le regard de Jack Malone, journaliste de l’armée américaine. Amour d’une nuit, passion d’une vie, l’histoire de Sara et Jack va bouleverser plusieurs générations.
Un demi-siècle plus tard, à l’enterrement de sa mère, Kate Malone remarque une vieille dame qui ne la quitte pas des yeux. Coups de téléphone, lettres incessantes… Commence alors un harcèlement de tous les instants. Jusqu’au jour où Kate reçoit un album de photos… La jeune femme prend peur : qui est cette inconnue ? Que lui veut-elle ?
Douglas Kennedy nous livre ici un roman ambitieux où, à travers d’inoubliables portraits de femmes, résonnent les thèmes qui lui sont chers : la quête inlassable du bonheur, la responsabilité individuelle, la trahison.
Un roman dans l’air du temps
C’est un livre dont on entend beaucoup parler en ce moment, en pleine épidémie de coronavirus. C’est une dystopie qui remue et qui met mal à l’aise, un roman impossible à oublier. L’aveuglement de José Saramago, Prix nobel de littérature, fait partie de ces romans qu’il faut avoir lu dans une vie. On n’en ressort pas avec une plus grande foi en l’humanité, bien au contraire, mais avec une conscience exacerbée de ce que l’homme peut être le pire prédateur pour l’homme et que la civilisation tient à peu de choses. Même si on a tendance à l’oublier, nous ne sommes que des bêtes avec des instincts primaires et il suffit qu’un fléau nous touche, tel qu’une épidémie de cécité dans le cas présent, pour que notre vraie nature se révèle. Glaçant et poétique à la fois.
L’Aveuglement
José Saramago
384 pages
Edité pour la première fois en 1995
Le résumé de l’éditeur
Un homme devient soudain aveugle. C’est le début d’une épidémie qui se propage à une vitesse fulgurante à travers tout le pays. Mis en quarantaine, privés de tout repère, les hordes d’aveugles tentent de survivre à n’importe quel prix. Seule une femme n’a pas été frappée par la « blancheur lumineuse. » Saura-t-elle les guider hors de ces ténèbres désertées par l’humanité ?
Un roman douloureusement beau
Se jurer amour et fidélité quand tout va bien est une promesse déjà difficile à tenir mais quand la maladie s’en mêle, elle devient une bataille de tous les instants. L’amour que se portent Maddy et Dalt force le respect et l’admiration, il est déchirant, superbe et douloureux à la fois. Cette histoire d’amour sur fond de nature writing est aussi pure qu’un diamant brut. Mon désir le plus ardent fait partie de ces grands romans qui se logent dans votre coeur pour y rester définitivement au chaud et vous apporter cette petite part en plus d’humanité. Un roman qui rend beau de l’intérieur, c’est en tout cas comme ça que je l’ai perçu.
Mon désir le plus ardent
Pete Fromm
288 pages
Edité pour la première fois en 2014
Le résumé de l’éditeur
Maddy s’était juré de ne jamais sortir avec un garçon du même âge qu’elle, encore moins avec un guide de rivière. Et puis elle rencontre Dalt, et plus rien ne compte. À vingt ans, Maddy et Dalt s’embarquent dans une histoire d’amour absolue et explosive. Mariés sur les berges de la Buffalo Fork, dans le Wyoming, ils vivent leur passion à cent à l’heure et partent créer leur entreprise de rafting dans l’Oregon. Très vite, ils décident de fonder une famille. Mais l’enfant qu’ils désirent de tout leur coeur tarde à venir. Un jour, alors que Dalt est en expédition en Mongolie, Maddy apprend une nouvelle qui bouleverse son existence.
Le roman qui m’a initiée au noir
De sang-froid est un roman vérité écrit dans les années 60 par Truman Capote. Il s’appuie sur un fait divers sordide qui s’est déroulé en 1959 dans le Kansas. Deux hommes, des petites frappes sans envergure, ont assassiné de sang-froid et sans mobile toute une famille de fermiers. Ce crime a fait l’objet d’articles dans la presse et c’est précisément en tombant sur l’un d’eux que l’auteur de Petit déjeuner chez Tiffany s’est passionné pour cette affaire. Pendant plusieurs années Capote a suivi les deux meurtriers dans le couloir de la mort pour s’imprégner de leur personnalité et de leurs motivations. J’ai été captivée par le travail sur la psychologie de ces criminels et la restitution des faits. Pour moi c’est un texte fondateur du roman noir, une sorte de maître étalon auquel je me réfère souvent.
De sang-froid
Truman Capote
512 pages
Publié la première fois en 1966
Résumé de l’éditeur
« Il était midi au coeur du désert de Mojave. Assis sur une valise de paille, Perry jouait de l’harmonica. Dick était debout au bord d’une grande route noire, la Route 66, les yeux fixés sur le vide immaculé comme si l’intensité de son regard pouvait forcer des automobilistes à se montrer. Il en passait très peu, et nul d’entre eux ne s’arrêtait pour les auto-stoppeurs… Ils attendaient un voyageur solitaire dans une voiture convenable et avec de l’argent dans son porte-billets : un étranger à voler, étrangler et abandonner dans le désert. »
Le roman culte inspiré à Truman Capote par un terrible fait divers.
Un livre qui me fait du bien
C’est ce qu’on pourrait appeler un livre doudou, un livre qui nous veut du bien en nous poussant à être moins dur avec nous-même et plus à l’écoute de nos besoins. Ce livre ne surfe par sur la mode du développement personnel mais s’appuie au contraire sur des doctrines vieilles comme le monde ou presque. Car l’auteure est prof de philo et à ce titre c’est auprès des philosophes de tous bords qu’elle puise sa dose quotidienne de bienveillance envers les autres mais surtout envers elle-même. Et c’est parce que cette recette marche sur elle qu’elle marche sur nous également car nous rencontrons tous les mêmes petits tracas du quotidien : un patron qui abuse de notre gentillesse, nos enfants qui se transforment en petits démons à Disneyland, le nouveau mec de notre soeur qui ne nous revient pas, nos ados scotchés aux réseaux sociaux… Nous avons beau être différents, nous sommes tous touchés par les mêmes petites difficultés du quotidien que l’auteure nous propose d’aborder sous un angle nouveau grâce à la philosophie. Son livre Descartes pour les jours de doute est un concentré de bonne humeur et de positivisme, je me suis régalée à le lire et à le relire. Après cette lecture, je me suis lancée dans la découverte du premier tome, tout aussi réussi, Kant on ne sait plus quoi faire il reste la philo. Maintenant il ne me reste plus qu’à espérer que l’auteure nous sorte prochainement une suite…
Descartes pour les jours de doute
Marie Robert
208 pages
Publié la première fois en 2019
Résumé de l’éditeur
Comment gérer un patron tyrannique ? Peut-on survivre à la honte ? Comment garder son calme face à des enfants surexcités ? Peut-on triompher de sa timidité ? Faut-il ralentir pour vivre à son rythme ? Ce livre a pour ambition d’apporter du confort à l’inconfort, et de construire une passerelle entre des philosophes renommés et notre intimité. Douze situations inspirantes, qui nous plongent au coeur de nos émotions, pour nous aider à affronter nos doutes et nos questionnements. Et apprendre à les surmonter.
Le roman que j’ai le plus envie de relire
Lu à la sortie de l’adolescence, Le nœud de vipères de François Mauriac m’avait profondément heurtée car il relatait une histoire de famille qui ressemblait bien trop à la mienne. Je garde avec le recul un souvenir assez vague de ce roman c’est pourquoi j’aimerais le relire car dans ce souvenir flou, il me reste des impressions très fortes. Beaucoup de tristesse et de compassion pour ce vieil homme et cet enseignement qui me guide dans ma vie : l’argent ne doit jamais être une fin en soi… Merci M. Mauriac de m’avoir d’une certaine manière sauvée de ce nœud de vipères.
Le noeud de vipères
François Mauriac
287 pages
Publié la première fois en 1932
Résumé de l’éditeur
De la haine, de la colère, de l’aigreur : voilà tout le fiel dont dégouline le coeur du vieil homme qui meurt, et qui décrit celui-ci comme un « noeud de vipères […] saturé de leur venin ». Vingt-trois ans de haine silencieuse qui éclate dans la lettre qu’il laisse à sa famille : l’heure est venue de régler les comptes. D’accuser et de punir : vingt-trois ans plus tôt donc, il avait cru faire un mariage d’amour avec Isa, demoiselle Fondaudège, en même temps qu’il accédait enfin à la reconnaissance sociale. Mais très vite, Isa l’avait détrompé : elle avait épousé l’argent, et non l’homme. De là était née une haine permanente et indélébile : toute sa vie, il avait abominé chacun des membres de cette famille, jusqu’à ses propres enfants, qui le lui avaient bien rendu. Et à présent, il allait leur faire payer toutes ces années, en les privant de l’héritage sans lequel ils ne pourraient pas vivre.
Le plus beau texte que j’ai découvert en audio
Grâce à la lecture audio, j’ai fait de magnifiques découvertes de romans vers lesquels je ne serais pas allée en version papier, par manque de temps, par abondance de choix ou tout simplement par peur de tomber sur un texte trop exigeant. Mais en audio je tente tout et notamment des classiques quand ils sont bien lus. Or, La dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils jouit d’une version audio admirable réalisée par les éditions Thélème. Avec sa voix de velour, la narratrice, Elodie Huber, rend un sublime hommage à ce texte et à cette histoire d’amour passionnel. Si vous aimez les belles lettres et souhaitez tenter l’expérience de la lecture audio, je ne peux que vous conseiller ce classique poignant.
La dame aux camélias
Alexandre Dumas fils
Lu par Elodie Huber (version audio des Editions Thélème)
386 pages (7h08 d’écoute)
Publié la première fois en 1848
Résumé de l’éditeur
La Dame aux camélias raconte l’histoire des amants maudits, Marguerite et Armand, que les jugements moraux et la maladie vont détruire : le roman d’un désastre amoureux où les sentiments sont bafoués au profit de la bienséance sociale.
Alexandre Dumas fils s’est inspiré de sa maîtresse, la courtisane Marie Duplessis, pour créer la dame aux camélias, héroïne romanesque s’il en est, et également héroïne d’opéra à partir de 1853, quand Verdi adaptera son histoire sous le nom de La Traviata.